C'est devenu un poncif : pour mieux s'exporter, les vins français doivent simplifier leurs étiquettes... «La lisibilité de l'offre française est particulièrement difficile», sur les marchés mondiaux, rappelle la dernière livraison du rapport Cyclope publiée la semaine dernière : les marques de vin doivent mieux se mettre à la portée des consommateurs. C'était déjà le constat du contrôleur général des offices, Jacques Berthomeau, auteur d'un rapport remis l'été dernier à l'ex-ministre de l'Agriculture, Jean-Glavany. Face à la montée en puissance des vins des pays dits du «nouveau monde» (1) et à un marché de plus en plus mondial, il faut «sortir de notre élitisme hautain» et admettre que la France, avec sa logique de terroir, ses appellations, peine à «séduire la ménagère qui pousse son chariot au supermarché».
Industrie. «Comment vendre un pauillac à l'étranger ?, s'interroge l'économiste Philippe Chalmin, qui a piloté le rapport Cyclope. Il faut expliquer que c'est un médoc mais mieux qu'un médoc ?» Les pays du nouveau monde, qui écornent la part des exportations françaises (-13 % en volume l'année dernière au Royaume-Uni), n'ont pas ces vapeurs : le californien Gallo vend toute une gamme estampillée «E & J Gallo», qui regroupe des vins de cépages et d'origines différents. Comme l'américain Mondavi ou l'australien Jacob's Creek (LVMH), l'entreprise applique sans état d'âme les méthodes de l'industrie : offre simplifiée, tests consommateurs et gros budgets de pub pour imposer