Bruxelles (UE) de notre correspondant
Entre la France et la Commission européenne, c'est : «Je t'aime, moi non plus.» Imaginée en 1957, date du traité de Rome, par des Français, calquée sur le modèle administratif français, cette institution fédérale a toujours suscité la méfiance de Paris. Car le gaullisme et son culte de l'Etat-nation ont laissé des tracesÊdurables : les élites gouvernementales françaises, tout en reconnaissant l'efficacité de la Commission, ont toujours estimé que la légitimité démocratique résidait dans le Conseil des ministres, instance qui regroupe les représentants des Etats. Est-ce un hasard si Jacques Chirac a implicitement proposé, dans ses différents discours sur l'avenir de l'Europe, de faire de la Commission un simple secrétariat du Conseil des ministres ? Résultat : si Paris applaudit la Commission lorsqu'elle rappelle à l'ordre les autres Etats membres de l'Union européenne, elle supporte difficilement qu'elle vienne mettre le nez dans ses affaires.
Respect des promesses. Le baromètre de ces relations Bruxelles-Paris est donc régulièrement en chute libre. Mais cette fois, c'est un ouragan qui menace : le président de la République a annoncé en pleine campagne présidentielle, début avril, qu'il ne respecterait pas la date de 2004 pour revenir à l'équilibre budgétaire. Or cette date est un engagement européen auquel a souscrit la France, et en dernier lieu Jacques Chirac lors du sommet de Barcelone au mois de mars... Et comme il revient à la Commi