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Libération

Stratégies rusées et blagues de cul

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publié le 3 juin 2002 à 23h48

D'une usine à un bureau, on ne séduit pas de la même façon, ni pour la même chose. Les codes et les mots seront différents, les stratégies et les plaisanteries aussi. C'est ce qui rend complexe la séduction au travail, avec ses variations dictées par le milieu professionnel. Et les sentiments viennent encore brouiller les pistes, avec des attirances qui ne disent pas leur nom.

Julien, 31 ans, consultant

«Je n'hésite pas à me mettre en situation de faiblesse»

«Les bureaux en open space sont un contexte idéal pour la séduction. Ma voisine fait partie de la hiérarchie, je sais qu'elle a des problèmes de couple. Comme nous travaillons 60 heures par semaine, nous sommes plus exposés à la confidence de bureau. Elle m'a parlé de sa vie privée puis progressivement, elle m'a lâché des infos sur l'entreprise. Chaque mois, elle assiste au management meeting [réunion de la plus haute hiérarchie du cabinet], je suis au courant de pas mal de choses. Mais pour avoir des infos, je dois aussi raconter ma vie. Je n'hésite pas à me ridiculiser, à me mettre en situation de faiblesse, ça crée de l'empathie. Je dirige une petite équipe et quand nous avons beaucoup de travail, je me fais plaindre, je minaude comme une fille, pour qu'une de mes collaboratrices reste travailler tard le soir. Ou j'emploie le mot couple, comme dans la vie privée. "Je crois que notre couple ne va pas en ce moment ?" Une phrase que je dis aussi bien à mon voisin Philippe. Le danger de ce jeu est de tomber dans le sentiment