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Libération
Interview

«Nous travaillons avec la volonté d'aider les pêcheurs»

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publié le 4 juin 2002 à 23h49

Jean-François Minster est le PDG de l'Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer). Il répond aux questions de Libération.

Les pêcheurs mettent en cause les scientifiques de l'Ifremer, que leur répondez-vous ?

Que nous travaillons avec la volonté de les aider. Nous voulons contribuer à maintenir cette activité, ce qui suppose des stocks de poissons durables. C'est dans ce but que nous améliorons notre compréhension de leurs évolutions, des écosystèmes, pour mieux en prévoir le devenir. Je comprends que les pêcheurs soient soumis au court terme, il faut bien payer les traites du bateau. Mais la seule solution raisonnable est une approche de scénarios à moyen et à long terme pour gérer de manière coordonnée les stocks et les pêcheries.

L'état des stocks est-il si alarmant ?

Il y a une diminution continue, sur le long terme, des captures et des ventes. Les stocks comportent de moins en moins d'adultes pour certaines espèces et certaines zones ­ comme le merlu en mer du Nord, la morue dans l'Atlantique Nord, le thon rouge ou les langoustines, dont les prises et la taille moyenne baissent depuis quinze ans. C'est inquiétant, parce qu'il faut absolument éviter de tomber sous un seuil mettant en cause la capacité d'une population à se reproduire. En ce cas, comme pour la morue canadienne, l'effondrement est tel qu'il faut de longues années pour que la population se reconstitue. C'est pour cela qu'il est de bonne gestion, lorsqu'une espèce connaît une bonne ann