Amiens envoyé spécial
Le hangar de l'usine Whirlpool d'Amiens (Somme) pose deux problèmes à la direction. Les mouettes, qui viennent mourir sur le toit et boucher les gouttières. Et puis ces tas de machines à laver, empaquetées et empilées les unes sur les autres, jusqu'au plafond. A défaut d'éradiquer les volatiles, la direction l'a confirmé lundi : exit les lave-linge siglés Laden, Whirlpool, Bauknecht ou Ignis, l'usine ne produira plus que des sèche-linge. Les machines à laver ne sont pas assez rentables, les pays riches déjà suréquipés les boudent, surtout le modèle produit ici, à chargement sur le dessus. La production filera à Poprad, en Slovaquie, où la firme dispose d'une usine. 360 emplois sur les 860 que compte le site sont menacés par la délocalisation. «Après avoir été lavés, essorés, vous allez maintenant être séchés», explique un tract adressé aux salariés, sur les murs. Ça doit ressembler à ça, des licenciements boursiers, «un rouleau compresseur qui écrase tout sans que l'on sache très bien d'où ça vient et qui décide», remarque Pierre-Yves Dorez, porte-parole de l'intersyndicale. Le communiqué de la direction, lui, parle d'«adaptation incessante de ses sites de production aux exigences des marchés».
Bénéfice. Une première annonce a été faite au comité d'établissement début avril. Quinze jours plus tard, le groupe annonce un bénéfice net de 89 millions d'euros au premier trimestre 2002. Plus du double du résultat de l'année précédente. Dans la foulée, la direct