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Libération

Fusions: la Commission européenne désavouée

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Les juges de Luxembourg annulent pour la première fois un veto de Bruxelles.
publié le 7 juin 2002 à 23h51

Bruxelles (UE), de notre correspondant.

Le tout-puissant commissaire européen à la Concurrence, Mario Monti, a reçu, hier, un sévère avertissement des juges européens. Le tribunal de première instance des Communautés européennes de Luxembourg a, en effet, annulé, et ce pour la première fois, un veto opposé par la Commission à une fusion d'entreprises. Dans un arrêt de 296 considérants (!), les juges européens estiment que les services de Mario Monti ont commis une série d'«erreurs d'appréciation» en jugeant que le rachat de First Choice par Airtours allait créer une «position dominante collective» qui réduirait la concurrence dans le domaine des voyages organisés.

Enquête. L'affaire remonte à 1999. Le 29 avril, le voyagiste britannique Airtours annonce qu'il va lancer une OPA (offre publique d'achat) sur First Choice, son concurrent, lui aussi britannique. Le 3 juin, les services de la concurrence, alors dirigés par le commissaire belge Karel van Miert, décident d'ouvrir une enquête. Aussitôt, Airtours suspend son OPA. Le 22 septembre, Mario Monti, qui a succédé depuis moins d'une semaine à Van Miert, oppose son veto. Il estime que le marché britannique des voyagistes est dominé à 80 % par quatre opérateurs (Airtours, First Choice, Thomson et Thomas Cook) intégrés verticalement (de l'agence de voyage aux navires de croisières, en passant par les charters) et que la fusion envisagée conduirait inévitablement à un oligopole qui ne pourrait qu'abuser de sa «position dominante col