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Les saisonniers en panne de lits

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Dans les Alpes, des projets sont en cours pour pallier le manque.
publié le 11 juin 2002 à 23h54

Comme chaque année, la transhumance va commencer. Quelque 420 000 saisonniers s'apprêtent à renforcer les équipes des hôtels, cafés, restaurants, magasins ou clubs des régions les plus touristiques de France. Pour la plupart, ils ont moins de 25 ans, débarquent d'autres régions de France, sans domicile fixe. Leur premier souci : se loger sur place sans y laisser l'essentiel de leur paie. Classiquement, ils échouent au camping ou partagent un appartement. Mais la CFDT-Services de Savoie, qui vient d'enquêter sur leurs conditions de logement (1), a découvert des situations plus sordides. «Des hôtels où l'on place quelques lits dans un espace qui ne sert pas, sous les toits ou dans la cave, explique Michel Moreno, le principal enquêteur de terrain de la CFDT. J'ai aussi vu des gens qui dormaient dans des voitures, des cages d'escalier, ou faisaient les trois-huit dans le même lit. Le pire, c'est dans l'hôtellerie de luxe. A Megève, on a récupéré des saisonniers dans une chaufferie, au milieu des rats. Avec deux douches et une machine à laver pour soixante personnes. Pas étonnant, quand il y a un inspecteur du travail pour 50 000 salariés.»

Offrir un toit décent. Longtemps considérée comme accessoire, la question du logement des saisonniers commence à préoccuper employeurs et pouvoirs publics. La faute à la pénurie. «On ne trouve plus de personnel qualifié», se plaignent les employeurs du tourisme. Pour attirer des candidats et les fidéliser, l'idée germe qu'offrir un logement dé