Menu
Libération
Interview

«Tout reste à construire.»

Article réservé aux abonnés
publié le 11 juin 2002 à 23h54

Arrivé à Tignes fin 1998 pour travailler dans la restauration, Sébastien Schwarz y dirige depuis 1999 la Maison des saisonniers.

Quand vous étiez serveur, dans quelles conditions étiez-vous logé ?

Au début, c'est mon employeur qui m'hébergeait. Au bout de deux mois, je me suis retrouvé sans boulot, donc sans logement. Des copains m'ont proposé de m'accueillir, mais ça me gênait d'en profiter. Je m'étais fixé un ultimatum et j'étais sur le point de quitter la station. Heureusement, j'ai profité d'un désistement au foyer communal.

Comment fonctionne le foyer communal à Tignes ?

On l'appelle «foyer des saisonniers», mais c'est assez hypocrite. Il y a 60 studios, qui permettent d'accueillir 85 à 90 personnes. Mais ils sont en fait réservés au personnel communal et paracommunal : les pompiers, la police, une partie de la gendarmerie et de la SEM [société d'économie mixte] Tignes Développement, et les pisteurs. Il reste donc peu de place pour les autres saisonniers. Notamment ceux de la restauration, qui ne sont en général pas logés par leur employeur.

Quel est le rôle de la Maison des saisonniers ?

C'est une structure d'accueil typique de ces «services de proximité» dont on parle tant en France. Ma mission n'était pas clairement définie au départ, il y avait tout à construire, identifier les besoins et trouver rapidement des réponses. Alors, on a concentré l'action sur trois pôles. La formation, en informatique et en langues. L'emploi, avec une antenne ANPE qui ne fonctionne pour l'ins