Bruxelles envoyée spéciale

Elle était syndicaliste, elle va devenir PDG. En attendant, Nicole Notat bat la campagne européenne pour vendre les mérites de sa nouvelle société : une agence européenne de notation sociale. L'ex-secrétaire générale de la CFDT était hier à Bruxelles le centre de curiosité d'un colloque sur «l'information financière et la notation sociale», organisé par l'agence Man-Com Consulting.

La notation sociale, sociétale, environnementale ou de développement durable est à la mode. Et les acteurs sont nombreux et un peu éparpillés. Il existe déjà deux ou trois agences, dont une en France, Arese, à vocation d'évaluation des performances des entreprises en ce domaine.

Ambition. Mais le projet Notat, comme on l'appelle ici dans les couloirs, se distingue au moins sur un aspect : son ambition. La future patronne de l'agence, dont le nom et les statuts seront connus fin juillet, se propose à terme de «ratisser» toutes les entreprises de l'Eurostock, de manière, dit-elle, à mettre très vite sur le marché mondial «un outil d'évaluation de la performance sociale, sociétale et environnementale des entreprises européennes». Diable ! La tâche est de taille car, pour être crédible, cette agence de «rating» d'un nouveau type doit reposer sur une expertise «aussi rigoureuse qu'indépendante». Pas question d'audit à la va-vite. «Nos experts consacreront jusqu'à deux fois six semaines dans chaque entreprise.» Beaucoup d'argent et surtout beaucoup de temps, ce qui supposera un t