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Libération

Cora-Casino, l'hyperrupture

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Selon nos informations, les deux groupes vont dissoudre leur centrale d'achat commune, Opéra, créée en 1999.
publié le 13 juin 2002 à 23h56

Berlin correspondance

Le divorce entre les hypermarchés Cora et Casino est quasiment consommé. Les deux groupes ont décidé de dissoudre Opéra, leur centrale d'achat commune créée en avril 1999, et de lancer chacun leur propre centrale à partir de l'automne prochain. Devenue inéluctable tant les relations entre les deux groupes se sont détériorées, cette décision ne sera pas sans conséquences financières. Casino l'évalue «tout au plus à 10 millions d'euros par an», mais certains experts parlent d'un manque à gagner supérieur à 100 millions d'euros.

Philippe Bouriez, le président du groupe familial Louis Delhaize (qui détient 58 % de GMB, la holding qui contrôle en France les hypermarchés Cora, les supermarchés Match ainsi que les jardineries Truffaut) n'a pas supporté l'intrusion de Casino dans le capital de Cora. L'affaire remonte à octobre 2001, lorsque Philippe Bouriez a appris que la Deutsche Bank avait acheté pour 800 millions d'euros la participation de 42,39 % que Carrefour détenait dans Cora. Philippe Bouriez qui espérait racheter ces actions pour reprendre le con trôle de son groupe a été encore plus furieux d'apprendre que la Deutsche Bank avait promis cette participation à son concurrent Casino au terme d'un «equity swap», qui laisse cinq ans au groupe contrôlé par Jean-Charles Naouri pour reprendre les titres Cora.

Philippe Bouriez engage début janvier une procédure contre la Deutsche Bank, Casino et Carrefour pour tenter d'annuler cette vente. Parallèlement, il atta