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Libération
Interview

«Les Etats sont trop soumis aux entreprises»

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publié le 13 juin 2002 à 23h56

Bruxelles (UE)

de notre correspondant

Commissaire européen chargé de la Concurrence, Mario Monti vient d'être désavoué par les juges européens de Luxembourg, qui sont revenus sur une fusion qu'il avait interdite. Le 6 juin, le tribunal a annulé le veto opposé en septembre 1999 par la Commission à la fusion des voyagistes britanniques Airtours et First Choice. Mario Monti se voit souvent reprocher d'interdire un trop grand nombre de fusions et de freiner ainsi le développement de l'industrie européenne. Lui estime que la Commission, loin de faire le jeu du libéralisme, veille au contraire à imposer des règles au marché pour le plus grand bénéfice des consommateurs mais aussi de la croissance et de l'emploi. Entretien.

Jeudi dernier, le tribunal de première instance de Luxembourg a annulé, pour la première fois, un veto de la Commission dans une opération de fusion. Est-ce un rappel à l'ordre ?

Ce jugement montre bien que les décisions de la Commission sont assujetties au contrôle judiciaire : la légende selon laquelle nous serions en même temps procureur et juge ne repose sur aucune réalité. D'autre part, l'arrêt ne remet pas en question notre autorité pour interdire des positions dominantes collectives, même s'il critique sévèrement la façon dont nous avons apprécié les risques pour la concurrence dans cette affaire. Cet arrêt signifie que nous devons faire plus attention encore quand nous examinons des fusions. Soyez sûr que c'est déjà le cas : il serait faux de croire que la C