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Libération

Sous les mots doux des love-SMS, l'arnaque

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Ces messages qui envahissent les portables incitent les destinataires à la dépense
publié le 15 juin 2002 à 23h58

SMS danger. Les opérateurs mobiles sont dans leurs petits souliers. Des milliers de petits messages sont en train d'infester les mobiles. Des petits mots doux sur le mode «Quelqu'un t'aime en secret et nous a demandé de te prévenir». ou encore : «Bravo, une personne qui vous aime vous a envoyé un SMS vocal.» Rien a priori de vraiment scandaleux. Sauf que la quête du soi-disant soupirant est semé de pièges. Et que ce type de message vire à l'épidémie.

Le SMS renvoie à un numéro de téléphone où l'on obtiendra, promet-on, le nom de l'envoyeur. En fait, la quête est ruineuse: l'appel mène à un numéro audiotel lourdement facturé: 1,35 euros, plus 0,34 centimes d'euros par minute. Le moindre coup de fil atteint vite les deux euros. Et il débouche sur un service en abyme, où le destinataire du mot doux est invité par ricochet à donner les numéros de ses amoureux et ainsi va la chaîne des messages.

SFR est furieux. «On essaie de remonter la chaîne», explique Jean-Marc Tassetto de SFR. L'opérateur est un peu l'arroseur arrosé. Ces SMS sauvages qui reviennent sur les portables sont obligatoirement générés par l'opérateur mobile: car c'est lui qui a vendu en gros des paquets de SMS à des sociétés de service sur l'Internet, ces messages étant par contrat libres de contenu. «Seuls nos SMS peuvent nous revenir», précise SFR. Quand l'opérateur vend par paquets les SMS, il est entendu que la société qui les achète ne peut les utiliser pour faire du spamming, c'est-à-dire de l'arrosage sauvage