C'est devenu une habitude. Comme à chaque examen par le Conseil des ministres européens du projet de ciel unique de l'Union défendu par Bruxelles, les aiguilleurs vont perturber le trafic aérien, demain, à l'appel de l'Ateuc (Air Traffic European Union Coordination), qui regroupe une dizaine d'organisations de plusieurs pays européens. Ce mouvement devrait surtout perturber le trafic dans l'Hexagone. Hier, Air France prévoyait de n'assurer mercredi que 10 % de ses vols en France et en Europe (1). Conformément à un discours archirodé depuis 1999, les syndicats dénoncent les «dérives libérales» d'un projet de ciel unique européen destiné, selon la Commission, à résorber les retards (lire ci-contre). La nouveauté, c'est qu'après trois ans d'un dialogue acrimonieux entre personnels du contrôle et fonctionnaires européens, la grève a fait sauter le couvercle de la marmite à Bruxelles.
«C'est démesuré. On est dans l'ordre du fantasme, pas du réel», dénonce un fonctionnaire bruxellois. La Commission européenne a décidé de ne plus prendre de gants avec «les contrôleurs aériens, caste de privilégiés dont le seul souci est que rien ne change». «L'incompréhension est désormais totale entre les contrôleurs et l'Union», regrette Gilles Savary, membre de la Commission des transports du Parlement européen, d'autant plus navré que la rage bruxelloise vise la France. «Nous attendons de voir si cette grève sera suivie dans d'autres pays européens», grince le haut fonctionnaire. «Car le coeur d