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Libération

L'opprobre jetée sur les PDG européens

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Un sondage décapant du «Wall Street Journal» révèle la méfiance de la population.
publié le 18 juin 2002 à 23h59

Ils sont malhonnêtes, surpayés, ils font passer leurs intérêts avant ceux des salariés, des actionnaires et des clients. Ces tricheurs égoïstes et malfaisants, jugés si sévèrement par leurs compatriotes ne sont autres que les PDG des grandes entreprises européennes. Et c'est avec une certaine surprise qu'ils ont dû découvrir hier les résultats d'un sondage dévastateur à leur encontre, en lisant l'édition européenne de leur quotidien favori, le Wall Street Journal, qui les avait habitués à plus de clémence. L'étude de l'institut GFK montre à quel point leurs pratiques, leurs salaires et leurs résultats suscitent désormais méfiance et discrédit dans la population.

Trop payés. Les Européens s'en prennent d'abord à la rémunération des patrons. Ils la jugent trop élevée (à 70 %), et souhaitent une loi obligeant les dirigeants à divulguer leur rémunération annuelle (à 67 %). Et, à 59 %, une autre loi pour réglementer ou limiter le montant de leurs salaires. Ensuite, à une majorité écrasante, ils remettent en cause la compétence des PDG pour décider des licenciements. Seuls 18 % estiment qu'une telle décision devrait intervenir quand les patrons la pensent nécessaire, contre 30 % «seulement si l'entreprise est en danger de faillite» et 32 % «seulement si les syndicats donnent leur accord».

Le rédacteur en chef du Wall Street Journal Europe avait la tâche délicate, hier matin, de présenter ces résultats à un «CEO Summit» («sommet de PDG») organisé à Paris par son journal. Heureusement