Menu
Libération

Paroles de salariés fumeurs

Article réservé aux abonnés
Leur motivation: plus de convivialité, moins de pression.
publié le 18 juin 2002 à 0h00

Sébastien, 19 ans, passe un bac pro mécanique à Paris «Au lycée, tout le monde fume. Surtout les garçons, dans la cour, à la pause près des ateliers. Les profs ne disent rien, ils envoient les surveillants pour faire la police. Ils ne sont pas trop choqués de nous voir fumer des joints. Le problème, c'est quand on arrive en cours en riant bêtement, mais généralement on sait se tenir. C'est en stage en entreprise que ça devient difficile. Les vieux avec qui on bosse n'acceptent pas les pétards. Pour eux, on est des drogués, un point c'est tout. Moi, au casse-croûte avec mes collègues, je fumerais bien un joint pour décompresser, mais je fais attention. J'ai déjà eu des remarques, alors je sors dehors si j'en ai besoin. Ils préfèrent me voir boire une bière avec eux. Mon responsable de stage m'a expliqué que c'était mal les joints parce qu'il pense que ça fait faire des conneries au travail, qu'on peut avoir des accidents. Je n'ai jamais eu de problèmes de concentration jusque-là. Mais je me tiens au boulot, j'ai pas envie d'être traité de drogué».

Damien, 23 ans, serveur

«Je travaille depuis le bac, en alternance d'abord. Maintenant je jongle entre des emplois saisonniers, dans des clubs de vacances. Je fume des joints depuis le collège, mais au lycée j'ai dû me calmer. Parce que les profs nous mettaient la pression, jamais un employeur n'accepterait d'embaucher un jeune "drogué". Ils craignaient surtout qu'on ne sache pas se tenir face aux clients, que l'herbe nous fasse perdr