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Libération

Cette ardoise qui mine les pays pauvres

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Semaine de manifestion à Paris contre la dette du tiers-monde.
publié le 19 juin 2002 à 0h00
(mis à jour le 19 juin 2002 à 0h00)

La dette des pays pauvres ne s'est jamais aussi bien portée. Et ce en dépit du (timide) volontarisme du G7. Le club des pays riches avait pourtant lancé en 1996 un original processus d'«allégement», dit initiative PPTE, pays pauvres très endettés. Bien que «renforcée» en 1999, l'initiative PPTE, qui concerne les 42 pays les plus démunis, tarde à prendre son envol. Et le fardeau de la dette, lui, continue de grossir. L'ardoise de tous les pays en développement a ainsi été multipliée par quatre en vingt ans. Elle atteindrait plus de 2 500 milliards de dollars (2636 milliards d'euros environ), selon la Banque mondiale. A titre de compa raison, la dette publique américaine dépasse à elle seule les 4700 milliards de dollars ; celle des ménages d'outre-Atlantique culmine à plus de 6 000 milliards. L'initiative PPTE, elle, n'a engagé que 9 milliards de dollars...

C'est pour rappeler ces évidences et pointer le décalage entre l'esprit et la lettre de la générosité affichée par l'initiative PPTE que la plate-forme d'information et d'action «Dette et développement» (lire ci-dessous) a inauguré lundi une symbolique Semaine de la dette. Elle passera aujourd'hui par un rassemblement devant le ministère des Finances. Car Bercy abrite le Club de Paris, l'instance des principaux pays créanciers chargée de négocier le remboursement de la dette publique aux pays pauvres.

Campagne. La dette n'a rien d'un débat théorique. Les pays les plus débiteurs, comme le Brésil, les Philippi