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Libération
Interview

«La réduction de la dette ne suffit pas.»

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publié le 19 juin 2002 à 0h00

C réée en 2001, la plate-forme «Dette et développement» (1) regroupe 26 organisations, syndicats (CFDT, CGT, CFTC), mouvements (Attac, Agir ici), ou associations (CCFD, Crid). Entretien avec son coordonnateur, Alex de La Forest-Divonne.

Pourquoi la campagne antidette, très puissante outre-Manche, peine-t-elle à trouver ses marques en France ?

Nous faisons un travail de suivi, de mobilisation, qui commence à payer. On a totalisé 550 000 signatures de notre pétition «Pour l'an 2000, annulons la dette». C'est au moins autant que la campagne contre les mines antipersonnel. Mais on n'a pas la force de frappe qu'a connue le mouvement antidette Jubilee 2000 avant de se dissoudre, comme prévu, fin 2000. Il avait plus de vingt personnes à temps plein à Londres, alors que nous sommes deux à mi-temps en France. Jubilee 2000 médiatisait les enjeux, amenait les stars comme Bono, pressurait les médias, produisait même ses spots... Son erreur a peut-être été de croire en un succès rapide. Si les résultats sont loin d'être négligeables, il faut dépasser la campagne d'affichage, qu'on zappe trop vite.

Le mouvement antidette a-t-il pâti de ses divisions, entre réformistes de Jubilee UK (Grande-Bretagne) et radicaux de Jubilee Sud (Afrique) ?

Les clivages réformistes-radicaux existent à l'intérieur même de chaque mouvement, entre ceux qui estiment qu'il faut annuler toutes les dettes et ceux qui pensent qu'il faut limiter l'annulation aux pays les plus pauvres. Les mouvements ont fait leur mutatio