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Libération

Paris se range à la loi du Pacte de stabilité

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A Madrid, la France a promis d'approcher l'équilibre d'ici à 2004.
publié le 22 juin 2002 à 0h03

Séville envoyés spéciaux

Après six heures de négociations nocturnes, Francis Mer a dû rendre les armes aux petites heures de vendredi, à l'issue du conseil des ministres des Finances spécialement réuni à Madrid, à la veille du sommet de Séville (lire en pages Monde). Oui, la France s'engage à parvenir à une situation budgétaire «proche de l'équilibre» d'ici à 2004, comme cela était prévu. Oui, la France «s'assurera que toute future baisse d'impôt n'aura pas d'impact sur les déficits». Oui, enfin, la France «conduira sans délai une politique générale de réformes structurelles, destinées à augmenter le potentiel de croissance et à réduire à moyen terme le niveau général des dépenses publiques». La «pression des pairs», selon l'expression européenne consacrée, a donc parfaitement fonctionné : après les tergiversations chiraquiennes sur le respect de la date de 2004, le ministre des Finances français s'est rangé à la stricte orthodoxie budgétaire qui est désormais la marque de fabrique de la zone euro.

Certes, rien n'interdit au gouvernement Raffarin de diminuer l'impôt sur le revenu de 30 % sur cinq ans, mais à condition que cela n'empêche pas de résorber le déficit d'ici à 2004. Hans Eichel, le ministre allemand des Finances, s'est hâté de livrer le mode d'emploi de ce qui a été convenu à Madrid : il n'y a «aucun doute» que les Français «devront s'assurer que les baisses d'impôts auront un impact neutre sur le déficit. Elles devront être compensées par des baisses de dépenses».