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Libération

A Kananaskis, déjà la colère

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Au Canada, les militants sont refoulés loin du G8 qui se tiendra dans les Rocheuses.
publié le 24 juin 2002 à 0h03

Montréal

de notre correspondante

Le divorce est consommé. Déjà très remontés contre le gouvernement canadien, qui a décidé de tenir son sommet du G8 à l'abri des manifestants, à Kananaskis, une petite station d'hiver des Rocheuses, les militants antimondialisation ne décolèrent pas. Depuis des mois, ils prévoyaient d'ériger un campement baptisé «Village Solidarité», pour réunir 10 000 militants autour de concerts et d'ateliers à côté du site (Libération, 31 mai). Mais ils se sont vu refuser le droit de planter leurs tentes sur les terres des Indiens Stoneys, auxquels, selon la presse, Ottawa a promis 200 000 euros en échange de leur veto. Le versement de cette somme, officiellement pour «raisons de sécurité», a attisé la révolte des organisateurs. Les terres auto-chtones étaient en effet idéalement situées. Elles bordent Kananaskis, totalement interdit d'accès à tout visiteur, hors délégation du G8.

Irresponsable. Selon les organisateurs, la collusion entre le gouvernement et le territoire Stoneys est évidente. Irresponsable aussi. Car en voulant décourager les manifestations, le gouvernement prend le risque de leur dispersion et de leur atomisation. «Au lieu de se regrouper dans un espace vert, les militants vont aller manifester dans les rues de Calgary», déplore Bill Moore-Kilgannon du Conseil des Canadiens, l'un des pères du défunt Village. L'intransigeance des autorités de Calgary (qui refusent de prêter locaux ou parcs) ne réchauffe guère l'atmosphère. «Il y aura beaucoup