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Libération

A Séville, un plaidoyer calme pour l'immigration généreuse

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Pacifique et festive, la manifestation a pris le contre-pied du thème du sommet.
publié le 24 juin 2002 à 0h03

Séville envoyé spécial

Démonstration de force et de calme. La présidence espagnole de l'Union européenne restera une référence pour les mouvements antimondialisation. Au cours de ces six derniers mois, les protestations, loin d'être entachées par la violence, ont été dominées par un esprit pacifique et festif. Après Barcelone, en mars, et Madrid, à la mi-mai, la contestation sociale en marge du Conseil européen de Séville n'a pas manqué à la règle.

Enjoué. Malgré une chaleur écrasante avoisinant les 35 °C, ils étaient nombreux (250 000 selon les manifestants, 50 000 selon la police locale) à défiler samedi soir, à partir de 20 heures, depuis la gare ferroviaire de Santa Justa jusqu'à la Barqueta, sur les rives du fleuve Guadalquivir. Hormis trois arrestations, aucun incident n'a été déploré. On a surtout assisté à un cortège coloré, enjoué et bruyant, qui ne s'était même pas embarrassé d'un véritable service d'ordre.

Réunis sous la bannière Forum social de Séville, les militants formaient une foule composite de libertaires, syndicalistes, écologistes, ou d'opposants à la politique extérieure américaine... Un collectif d'Andalousie, favorable à l'abolition de la dette des pays pauvres, avait confectionné un drap géant sur lequel étaient agrafées des milliers de photos de citoyens ralliés à leur cause.

La majorité des manifestants, cependant, avait mis l'accent sur le thème de l'immigration généreuse, prenant le contre-pied des discours tenus par les chefs d'Etat. En tête de cortè