Une semaine antimondialisation s'est ouverte samedi. Deux événements se succèdent : le sommet européen de Séville (Espagne), bouclé ce week-end, passe le relais au G8, sommet des huit pays les plus riches de la planète, qui s'ouvre mercredi à Kananaskis (Canada). Deux occasions d'affirmer l'opposition à une «gouvernance du monde» jugée aussi inefficace qu'inéquitable. Les attentats du 11 septembre, s'ils ont atténué un temps la contestation made in USA, n'ont pas mis un mouchoir sur la quête d'une plus grande justice planétaire.
L'écho qu'elle trouve auprès des Etats s'avère à géométrie variable, entre écoute compatissante, indifférence polie et défiance revendiquée. Le sommet de Séville a offert une mobilisation puissante, pacifique. Après celui de Madrid, en mars, qui avait totalisé 300 000 militants, 50 000 manifestants ont plaidé pour une Europe plus solidaire, plus généreuse, plus sociale. Le tout dans une ville verrouillée, mais loin des excès policiers du sommet européen de Göteborg en Suède de 2001 (un blessé grave par balle) et très loin des délires sécuritaires du G8 de Gênes de l'an passé (un mort, des centaines de blessés et d'arrestations arbitraires).
Après Gênes et le syndrome citadelle assiégée, le Canada, hôte du G8 2002, s'est rabattu sur Kananaskis. Perdu au milieu de nulle part, le site sera plus accessible aux ours qu'aux militants. Et à l'inverse de Séville, où réseaux, syndicats et ONG ont pu coordonner leur action dans une unité de lieu et de temps, Kan