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Libération

Le social à prix discount

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Dans l'aérien ou le commerce, les casseurs de prix font des économies sur tout. Les salariés doivent savoir tout faire et bosser dur. Un modèle social qui s'étend en Europe.
publié le 24 juin 2002 à 0h04

Impossible de ne pas les voir. Leur stratégie marketing est bien rodée : prix cassés et matraquage publicitaire. Voilà comment les compagnies aériennes qu'on appelle les «low cost» s'imposent en France. Sur ce marché, les anglo-saxonnes ont une longueur d'avance. Easyjet, la britannique est leader européen du transport aérien pas cher et vient d'ouvrir ce mois-ci des lignes à Orly et Roissy (prix d'appel pour un Paris-Londres, 27,50 euros). Ryanair, l'irlandaise, arrive en seconde position. Toutes deux affichent des taux de remplissage record, une croissance à deux chiffres (plus 25 % par an) et s'en vantent. Sur le chapitre social, en revanche, les deux compagnies sont plus que discrètes. Comme le sont d'une manière générale tous les discounters, qu'ils officient dans l'aérien, le commerce, l'hôtellerie ou ailleurs.

«Le social dans ces entreprises, quel social ?», ironise une déléguée CGT. Leur philosophie : pour vivre heureux et en parfait accord avec ses actionnaires, vivons socialement cachés. Leurs méthodes com- merciales en témoignent. L'Internet fait office de comptoir commercial. Tout s'y vend et s'achète. Pas d'intermédiaires, pas de contacts humains. Et le principe vaut également pour les recrutements, car elles sont voraces en personnel ­ Ryanair doit par exemple recruter 3 000 personnes cette année. Leur site informe sur les postes proposés, les niveaux de salaires, la marche à suivre. Le candidat est un client comme les autres : chez Easyjet, les tests de recrute