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Libération

Un patron choyé

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publié le 24 juin 2002 à 0h04

Ce pourrait être un sujet du bac, section économique : l'amplitude du temps de travail du PDG est-elle un frein au dialogue social ? Les salariés d'une PME réclament des mesures de réduction du temps de travail pour leur patron, qui a repris en 1987 l'entreprise familiale créée il y a plus d'un siècle, et qui réalise aujourd'hui 2,4 millions d'euros de chiffre d'affaires.

Ces salariés veulent que leur patron se repose pour qu'il soit enfin à leur écoute. C'était une des revendications de la grève de dix jours déclenchée par les 198 salariés de Deschamps Atlantique Orthopédie, spécialisé dans l'appareillage médical, fauteuils roulants et lits médicalisés.

«On a l'impression d'être dans un bateau sans gouvernail, confie Monique Chenorio, déléguée CFDT. Notre patron, Jean-Claude Grolier, travaille comme un fou, beaucoup trop. Il faudrait qu'il prenne un break. Je lui dis régulièrement qu'il faut travailler pour vivre, pas le contraire. Le dernier directeur du personnel était bien, mais il n'a pas tenu longtemps, le PDG, tout le temps à l'extérieur, ne lui déléguant aucun pouvoir. La communication se fait entre deux portes. Notre patron ne réunit jamais les salariés, s'occupe de tout, est tout le temps sur les nerfs, fait du démarchage, réalise des appareillages, court partout. Impossible d'avoir un entretien avec lui. Les patrons aussi, il leur faut leur RTT !» Pour ne plus être vus «comme des machines à produire», les petites mains de l'atelier opposent à leur dépit un nécessair