Le cours de son action fétiche s'écroule et l'Etat ne bronche pas. L'actionnaire majoritaire (55,4 % du capital) de France Télécom est aux abonnés absents. A Bercy, on ne souhaite visiblement pas s'étendre sur la question. A part répéter comme hier que «la recapitalisation du groupe n'est pas nécessaire et pas à l'ordre du jour». Ou encore que le marché des télécoms est difficile et qu'on n'a pas de souci avec le PDG de l'opérateur public, Michel Bon. Bref, l'entourage de Francis Mer fait profil bas. Cela ne veut pas dire qu'on néglige le dossier. Bien au contraire, le ministère de l'Economie est entré dans la phase des consultations. L'ART (Autorité de régulation des télécommunications) a ainsi été priée d'éclairer le ministre de ses lumières.
Tout le monde a son petit avis sur ce que peut faire (ou ne peut faire) l'Etat pour retenir la chute en Bourse de France Télécom. Mais la moisson est mince. «Ils pourraient au moins donner publiquement leur soutien au management», risque un analyste. L'Etat peut-il faire davantage ? Pas sûr. «Pour moi, je ne vois pas de plan de rechange. Il faut juste que France Télécom fasse enfin ce qu'il a annoncé, c'est-à-dire finalise ce qu'il doit vendre» (TDF, l'opérateur italien Wind...). Soit, et encore ? «En tout cas, l'Etat ne peut pas garantir la dette, poursuit l'analyste, parce que cela créerait une distorsion de concurrence et que c'est interdit.» Bruxelles n'a même jamais été aussi sourcilleux sur ce point. Christian Pierret, l'ex-secré