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Libération
Interview

Abdoulaye Wade : «Le G8 doit suivre les choix de l'Afrique»

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Abdoulaye Wade, président du Sénégal,l'un des initiateurs du Nepad :
publié le 25 juin 2002 à 0h04

Le sommet du G8, qui s'ouvre mercredi à Kananaskis dans les Rocheuses canadiennes, accueille pour la deuxième fois, après le sommet de Gênes, quatre chefs d'Etat africains (Afrique du Sud, Algérie, Nigeria et Sénégal), associés dans le cadre d'un nouvel outil de travail, le Nepad ou «nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique». Encouragé par le G8 à Gênes, réalisé en novembre 2001 au Nigeria et avalisé par l'OUA (Organisation de l'union africaine), le Nepad associe une vision politique, le «MAP» («plan africain pour le millénaire»), promu par le Sud-Africain Mbeki, le Nigérian Obasanjo et l'Algérien Bouteflika, et un regard plus concret, le plan «Omega», porté par le Sénégalais Wade (lire ci-dessous).

Président du Sénégal, Abdoulaye Wade décrit à Libération les enjeux de ce nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique.

Qu'allez-vous dire au G8 ?

De respecter nos choix. Si nous disons que les infrastructures sont importantes, ce n'est pas pour qu'on nous réponde que la lutte contre le sida est plus importante. Nous le savons : au Sénégal, nous avons réussi à atteindre un taux de prévalence du virus de seulement 1,4 %. Mais, même si toute l'Afrique était guérie du sida ou de la malaria, on ne serait pas plus avancé. Avant le sida, l'Afrique n'était pas plus développée. Ce que nous allons dire, c'est : «Voilà quels sont les domaines où nous voulons agir, voulez-vous agir avec nous ?» Aujourd'hui, l'Afrique ne représente que 1,7 % du commerce mondial, 1 % de l'investissement mondial. U