C'est dans sa nature. Jean-Marie Messier n'aime rien tant que mettre au point des montages financiers complexes, voir incompréhensibles. Et, hier, le PDG de Vivendi Universal (VU) a gâté son public avec la mise en vente d'une part de Vivendi Environnement (VE), sa filiale à hauteur de 63,5 %. Au terme d'une opération devant se dérouler jusqu'à la mi-juillet, qui comprend un portage d'actions VE par la Deutsche Bank, un placement de titres sur le marché, une augmentation de capital de 1,5 milliard d'euros, le tout garanti par neuf établissements financiers français (1), VU sera toujours le principal actionnaire de VE. Mais il n'en détiendra que 42 % et les neuf établissements financiers déjà cités entreront au capital de VE «pour une participation allant de 6 à 13 %». Ce montage abracadabrantesque à souhait il faut sept pages de communiqués pour l'expliquer est destiné à résoudre les problèmes d'endettement de VU sans toucher au caractère français de Vivendi Environnement.
C'est début mars que Jean-Marie Messier annonce pour la première fois son souhait de «déconsolider VE», c'est-à-dire de faire passer la participation de VU sous les 50 %. J2M a besoin de cette opération pour réduire sa dette, gagner du cash, et satisfaire des investisseurs américains qui ne comprennent pas l'aspect conglomérat de Vivendi. Mais le patron de VU fait cette annonce très discrètement devant les analystes, car il sait le dossier explosif. Vivendi Environnement, l'ex-Générale des eaux, fournit