Calgary envoyé spécial
C'est à 16h30, heure française, que les chefs d'Etat du G7 ont entamé hier à Kananaskis, au Canada, leurs travaux par une discussion sur la situation économique, à un moment de fort chahut sur les marchés financiers (lire page 2). Les représentants des pays les plus riches de la planète, rejoints par la Russie (ce qui forme le G8), doivent ensuite discuter terrorisme, Proche-Orient et aide au développement en Afrique. Tout cela en deux jours contre trois habituellement. Et dans une atmosphère de camp retranché. C'est un natif de cette petite station des Rocheuses où se tient le sommet qui l'assure : «Du gilet pare-balles et du gyrophare, des lunettes de soleil et des radios comme ça, on n'en avait jamais vu. Même à la télé.» Tout est fait pour tenir les indésirables à l'écart. Aux yeux des dirigeants du G8, les contestataires en font partie.
Check points. Ceux-ci sont installés à... 100 kilomètres plus à l'est, à Calgary. «Avec un peu de chance, on finira bien par passer en force avec nos camping-cars», sourit un Québécois, occupé à faire du tri sélectif de déchets. Il leur faudra des ruses de Sioux, et un entrain de caribou pour passer. Car le chemin qui les sépare du G8 en fait la route la plus contrôlée du moment : batteries antiaériennes, tanks et check points militaires tous les 10 kilomètres.
Faute d'avoir pu se rassembler à proximité du théâtre de l'action, les «anti» ont joué la carte de la dispersion. «Toutes les villes vont avoir leurs actions»,