Calgary envoyé spécial
Les conseillers appellent ça les «bilatérales aérobiques.» Autrement dit, la diplomatie Gymnase Club. Mercredi matin, à 6 h 30, George Bush et Tony Blair se sont retrouvés nez à nez à traquer le kilo superflu. Direction la salle de gym de Delta Lodge, où les chefs d'Etat du G8 se penchent sur la marche du monde. Les deux hommes s'entendent comme larrons en foire. Ils utilisent, a-t-on appris, la même marque de dentifrice. Ari Fleischer, le porte-parole de la Maison Blanche, voit dans cette ambiance de campus une sorte de syndrome bon enfant, «anti-G8 de Gênes».
Sumo. Mercredi, lors de la première journée du G8 (1), le Proche-Orient (lire page 9) et la Russie ont occupé le devant de la scène. Et les discussions ont été parfois sportives entre les huit pays les plus riches du monde qui totalisent 48 % du PIB (produit intérieur brut) mondial. Il a même fallu que le Canadien Jean Chrétien se transforme en sumotori et parvienne à pratiquer, selon sa formule, «le tordage de bras» au Russe Vladimir Poutine, pourtant ceinture noire de judo. Le dirigeant russe était arrivé à Kananaskis avec un texte déjà ficelé «sur la sécurisation des armes et des matériaux de destruction massive», nucléaires, chimiques, bactériologiques pour faire à face à la menace terroriste. Les Canadiens, hôtes du sommet, n'ont guère apprécié, tant les Russes ne semblent pas avoir la même conception «de la transparence», confiait un aide de camp de Jacques Chirac, laissant entendre que la n