Bac plus six, et pourtant sans espoir de trouver du travail. Certains jeunes, issus de l'immigration dans la région lilloise connaissent ce paradoxe. Bien que très diplômés, ils n'accèdent que difficilement à des postes à responsabilité dans les entreprises. Victimes du racisme rampant, de discriminations à l'embauche. Mais aussi de parcours scolaires et universitaires en marge du monde du travail. La reprise économique qui a profité aux jeunes diplômés n'a que marginalement amélioré leur situation (lire page suivante). Certains jeunes Lillois ont pourtant trouvé leur place dans des entreprises, grâce au travail de fourmi réalisé par Alliances. L'association a développé un contrat d'insertion professionnelle dans une entreprise, à un niveau cadre, après une sélection devant un jury. Une vraie mission de cinq mois, en rapport avec les compétences et la formation initiale du jeune diplômé qui peut déboucher sur une embauche ferme. L'intérêt du dispositif réside dans la formation proposée au candidat : un mois pour apprivoiser le monde du travail. «Nos stagiaires n'ont généralement aucune connaissance de l'entreprise, explique Bruno Libert d'Alliances. Ils ne connaissent ni les moeurs, ni les usages en cours. Les jeunes imaginent que le patron a un pouvoir absolu sur ses salariés, comme un chef de clan. Ils ne mesurent pas l'importance des contrats verbaux...»
Un pas à franchir. Trois promotions de quinze jeunes se sont succédé dans ce programme, encadrés de tuteurs dans des ent