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Développement durable: mode et travaux

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Etat et grandes entreprises s'emparent de ce concept en vogue.
publié le 1er juillet 2002 à 0h15

Si le développement durable était un gâteau, ce serait, à coup sûr, une belle tarte à la crème. Les entreprises françaises l'ont bien compris. Depuis quelques mois, elles participent presque toutes à la course. Un jour, c'est EDF qui s'offre un splendide spot de publicité à la gloire d'une civilisation non polluante et respectueuse de l'environnement ; la semaine suivante c'est Gérard Mestrallet, PDG de Suez, qui s'affiche au côté de Mikhaïl Gorbatchev pour signer avec l'association «Water for peace» de l'ex-président soviétique un partenariat dans la Volga ; puis c'est Vivendi Environnement qui crée une fondation «au service de l'homme et de l'environnement»... Bref, toutes les occasions sont bonnes pour de beaux discours, de belles images et des promesses qui n'engagent que ceux qui les croient. ça fait évidemment rigoler les cyniques : «C'est à se demander si ce ne sont pas les groupes les plus pollueurs et les moins transparents qui sont devenus d'un seul coup les plus grands défenseurs du développement durable», dit le conseiller d'un patron du CAC 40.

Tendance. Les groupes industriels auraient tort de se priver. Aujourd'hui, s'habiller en «développement durable» est très tendance. Et suffisament souple pour englober tout et n'importe quoi : la défense de l'environnement, l'éthique d'entreprise, la transparence, la responsabilité sociale... Dans son rapport annuel 2001, la banque BNP Paribas a même glissé sous cette rubrique sa politique de mécénat culturel, de ressource