On l'a appris officiellement lundi dernier : il n'y aura pas de coup de pouce au Smic cette année. Parmi les raisons qui président à cette décision du gouvernement Raffarin, on entend souvent que la hausse du Smic perturberait les hiérarchies salariales. Une «évidence» démentie par une enquête menée par Lab'Ho pour Adecco. L'étude prouve au contraire la nécessité de lutter contre les inégalités salariales, qui, en période de croissance, ne se gomment pas, mais au contraire s'accentuent et touchent davantage les fragiles, non qualifiés ou femmes. Premier fait saillant de ce travail qui prend en compte les rémunérations dans sept pays européens, le salaire horaire médian des non-cadres a progressé de 6,1 % en 2001. Une hausse qualifiée d'inattendue par le rapport, compte tenu «de la mise en place des 35 heures et du ralentissement conjoncturel». Dans ce contexte, les métiers qualifiés ont bénéficié des augmentations les plus fortes, surtout dans le secteur industriel, avec une hausse de la rémunération horaire de 7,4 %. Dans l'automobile, le salaire horaire fait un bond de 6 %, dans la chimie de 5,7 %. Des performances qu'on ne retrouve pas dans le tertiaire.
De plus, la croissance n'a pas gommé les disparités salariales entre hommes et femmes. Chez les ouvriers qualifiés, les hommes gagnent toujours en moyenne près de 7 % de plus que les femmes. En regard, les smicards, qui sont davantage des femmes que des hommes, verront leur salaire augmenter de 2,4 % à partir du 1er juille