De tous les noms qui circulent pour le remplaçant de Jean-Marie Messier à la tête de VU, celui de Jean-René Fourtou a longuement été étudié par les administrateurs français du groupe, qui, hier soir encore, étaient partagés sur l'opportunité de faire appel à lui. L'ex-PDG de Rhône-Poulenc (devenu Aventis depuis sa fusion avec l'allemand Hoechst) est le poulain de Claude Bébéar, président du conseil de surveillance d'AXA, qui n'a jamais cessé de mettre son nez dans le dossier VU. Originaires du Sud-Ouest tous les deux, amateurs de bons vins, les deux hommes s'entendent comme larrons en foire. Ensemble, ils ont créé le club de réflexion patronale Entreprise et Cité. Et chacun, dans la bonne tradition française, a longtemps été assis au conseil d'administration de l'entreprise de l'autre.
Chiraquie. C'est le gouvernement Chirac qui avait, en 1986, nommé ce polytechnicien à la tête de Rhône-Poulenc, alors entreprise nationalisée. Si son nom finit par l'emporter, c'est encore à Chirac qu'il devra sa nouvelle carrière. Car l'Elysée (et, en particulier, le conseiller de Jacques Chirac, Jérôme Monod, ex-patron de Suez-Lyonnaise des eaux) s'est beaucoup agité ces derniers jours pour trouver un successeur français à J2M. La Chiraquie ayant déjà quelques solides relais dans la place avec les deux administrateurs de VU Henri Lachmann (PDG de Schneider) et Jacques Friedman (ancien PDG de l'UAP).
Mais Fourtou ne fait pas l'unanimité au conseil d'administration. Serge Tchuruk, patron d'Alcat