Le logo serait-il la zone la plus chatouilleuse des entreprises ? Après Danone l'an dernier, rebelote avec le pétrolier Esso qui a assigné au tribunal, hier à Paris, l'association écologiste Greenpeace, accusée d'avoir trifouillé l'emblème de sa marque. En cause ? Le logo ovale bleu, blanc, rouge, symbole d'Esso, transformé en STOP E$$O sur le site de l'association (1) ; le pétrolier estime qu'il s'agit d'une «imitation illicite» et d'une «contrefaçon». Il a exigé hier devant le juge des référés le retrait total de ces images trafiquées et une amende de 80 000 euros par jour de retard. Comme si Greenpeace s'était mise à vendre du faux sans-plomb siglé Esso comme il y a de faux sacs Vuitton.
Dans ce cas précis, il n'est évidemment pas question d'induire le consommateur en erreur : le logo trituré sert à illustrer la campagne internationale de l'association contre le pétrolier, accusé de saboter le protocole de Kyoto limitant les gaz à effet de serre.
«Use et abuse». «L'opinion qu'a Greenpeace de la politique générale d'Esso n'est pas l'objet», tient à préciser Jacques Armengaud, l'avocat de la firme, qui nie tout rapport entre ce procès et les actions de Greenpeace, comme le blocage d'une raffinerie proche du Havre par des militants le 21 mai. L'association «use et abuse de notre marque», plaide l'avocat, et cela peut «provoquer un risque de confusion» dans l'esprit des consommateurs.
Bien sûr, l'avocat s'appuie sur la jurisprudence Danone, où un site appelant au boycott de la m