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Libération

Hémorragie dans le Beaujolais

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100 000 hectolitres pourraient être éliminés pour surproduction.
publié le 2 juillet 2002 à 0h16

Beaujolais, envoyé spécial.

Le vinaigre sera bon cette année, dans le Beaujolais. Si le ministère de l'Agriculture donne son feu vert dans les prochains jours, l'Union interprofessionnelle des vins du Beaujolais (UIVB) se débarrassera de 100 000 hectolitres. Pour la première fois, des vins en AOC (appellation d'origine contrôlée) seront éliminés pour cause de surproduction. Dans le Beaujolais, cette crise agit comme un révélateur. Des restructurations profondes s'annoncent, pour l'appellation et les vignerons.

A trois mois des vendanges, certains gardent dans leurs cuves une partie de la récolte 2000, et tout le vin de 2001. Un millésime ingrat. Ceux qui maîtrisent leurs rendements ont réussi des vins équilibrés, correctement charpentés. Les autres proposent, comme souvent, des jus dilués. D'habitude, ils trouvent un négociant peu regardant qui leur achète en vrac pour assouvir la demande. Mais face à la surproduction mondiale (1), le négoce se montre exigeant. Et le vin attend dans les chais des pigeons qui ne viennent pas.

Concurrences. En 1996, face à la même situation, les viticulteurs avaient acheté collectivement 50 000 hectolitres, pour protéger les cours. Ils les avaient ensuite écoulés progressivement. «Cette fois, admet le président de l'UIVB, nous ne sentons pas le marché capable d'absorber à court terme.» Le beaujolais souffre, comme les autres, face aux vins du Nouveau Monde, d'Amérique du Sud, de Nouvelle-Zélande, etc. Des vins faciles à boire, servis par des mach