Combien vaut aujourd'hui Vivendi Universal ? Alors que les soupçons d'irrégularités comptables ont entaché les dernières heures de Jean-Marie Messier (Libération d'hier), Jean-René Fourtou, le nouveau PDG de VU, va devoir très vite faire le point sur la situation financière du groupe. Et cette dernière menace d'être catastrophique, si l'on en croit les évaluations des analystes financiers. Avant hier, on s'interrogeait sur la dette (19 milliards d'euros) qui pourrait ne pas être remboursée à cause d'une crise de liquidités. Aujourd'hui, un chiffre circule, cité par le courtier Aurel-Leven, à donner des sueurs froides à Jean-René Fourtou : Vivendi Universal recèle 35 milliards d'euros de pertes latentes, qui pourraient être affichées dans les comptes 2002. Après les 13,6 milliards de résultat négatif en 2001, une telle nouvelle enfoncerait définitivement la confiance des investisseurs.
La perte de 35 milliards d'euros recouvre en fait le goodwill inscrit dans les comptes de VU. Goodwill est un terme financier que l'on peut traduire par «survaleur» ou «écart d'acquisition», et qui mesure la différence entre la valeur d'un bien et le prix auquel on l'a acheté. Or, ces dernières années, VU a beaucoup péché en surpayant ses acquisitions. Tout à ses rêves de grandeur, Messier a accepté d'engager des montants considérables pour acquérir Seagram (propriétaire des studios Universal), USA Networks, ou la totalité du groupe Canal Plus. Exemple, Seagram a ainsi été «surpayé» de 25,3 mill