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Les chômeurs allemands sont-ils voués à l'intérim?

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Emoi autour d'un projet de réforme de l'assurance chômage.
publié le 5 juillet 2002 à 0h18

Berlin de notre correspondante

Ce n'est qu'un document de travail, non officiel pour l'instant, mais, pour le système allemand de l'assurance chômage, c'est de la dynamite. Une commission d'experts, mise en place par le chancelier Schröder et présidée par le directeur du personnel de Volkswagen, Peter Hartz, propose de réduire, d'ici trois ans, de 40 à 13 milliards d'euros les sommes dépensées chaque année en Allemagne pour l'indemnisation des chômeurs. Leur nombre serait ramené de près de 4 millions aujourd'hui à 2 millions.

En chargeant l'inventeur de la fameuse «semaine de quatre jours», d'esquisser une réforme de l'assurance chômage, en réaction au scandale sur les statistiques truquées de l'Office national de l'emploi, Schröder s'attendait bien à des audaces. Mais ce sont des transformations radicales que la «commission Hartz» suggère, en laissant filtrer l'essentiel de son rapport qui ne devait être présenté que mi-août.

Mobilité. Au bout de six mois sans emploi, les chômeurs seraient transférés vers des sortes de bureaux d'intérim, créés au sein des agences pour l'emploi. Ils deviendraient salariés de l'agence, qui louerait leurs services aux entreprises. Dans le cas de demandeurs d'emploi difficiles à placer, les agences pourraient aussi proposer aux firmes de tester leurs aptitudes quelques mois gratuitement et de leur assurer une formation sur mesure.

Les chômeurs allemands, jusque-là habitués à un certain confort de prestations, seraient traités avec nettement moins d