Menu
Libération

Retour en grâce et en images

Article réservé aux abonnés
publié le 8 juillet 2002 à 0h20

Et si l'on redécouvrait les ouvriers ? La Vie rêvée des Anges d'Eric Zonca, Faut-il aimer Mathilde d'Edwin Baily ou Reprise d'Hervé Le Roux, tous ces films ont mis récemment en scène des ouvriers, des salariés du bas de l'échelle. Une tendance nouvelle et timide dans le cinéma français, qui a laissé tomber la traditionnelle lutte des classes. Ou la représentation des travailleurs aliénés à leur machine. Depuis dix ans, la filmographie française a fait de l'ouvrier un personnage positif. Il incarne le «vrai» travail dans un monde devenu de plus en plus virtuel. Un retour de balancier. Car le travail ouvrier a toujours été représenté selon deux tendances. De manière militante, pour dénoncer les conditions de travail très difficile. Ou, au contraire, de façon très valorisante, l'ouvrier conquérant, reconstructeur du pays ou héros de la prospérité.

Dans la caricature de presse comme au cinéma ou dans les moyens de communication militants, les représentations épousent ces tendances. Lucien Seroux, spécialiste de la caricature avant 1914 et attaché au Centre d'histoire du travail de Nantes : «Avant la Première Guerre mondiale, la presse militante, anarchiste et socialiste est abondante. Les illustrateurs qui travaillent pour les Temps nouveaux, le Père Peinard, le Poulbot ou l'Assiette au beurre sont très engagés. L'image du travail mise en avant est une dénonciation de la misère ouvrière.» Delannoy est l'un de ces célèbres dessinateurs. Il est notamment connu par sa série des femm