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Libération

La pierre flambe outre-Manche

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L'envol des prix de 19,8% fait craindre un krach.
publié le 9 juillet 2002 à 0h20

Londres de notre correspondant

Un «charmant mews», l'un de ces appartements chic aménagés dans une ancienne écurie, à deux pas de Knightsbridge, est proposé à 2,7 millions d'euros. Un deux pièces à Kensington High Street ? 675 000 euros. Une petite maison à Little Venice ? 4,3 millions. En Grande-Bretagne, la brique vaut des millions. Dans le sud-est du pays, en Cornouailles ou dans les Midlands, les prix de l'immobilier s'envolent. Ils ont augmenté de 19,8 % en un an sur l'ensemble du royaume. Le prix moyen d'un logement atteint aujourd'hui 160 000 euros avec de très grandes disparités. A Londres, un appartement moyen coûte trois fois plus cher que dans le nord du pays : 286 340 euros, contre 101 150 euros. Il faut remonter à 1989 pour retrouver pareille hausse. Une comparaison qui ne manque pas d'inquiéter les Britanniques : ils se souviennent qu'après cinq ans de surchauffe le marché s'était écroulé au début des années 90, ruinant propriétaires et professionnels du bâtiment.

Refuge. Aujourd'hui, un ensemble de facteurs encourage une envolée des prix inquiétante. Le loyer de l'argent est à son plus bas niveau depuis quarante ans (4 %) ; les régions les plus prospères, comme le sud de la Grande-Bretagne, souffrent d'une vraie pénurie de logements, la construction étant à son plus bas depuis les années 20. Au moment où les investisseurs ne savent plus à quel saint se vouer, l'immobilier paraît comme une valeur refuge.

En outre, en Grande-Bretagne, tout le monde est propriétaire