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Libération

Une PAC de qualité plus que de quantité

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Les aides européennes ne seraient plus liées à la productivité.
par Jean Quatremer, Bruxelles (UE) de notre correspondant
publié le 10 juillet 2002 à 0h21
(mis à jour le 10 juillet 2002 à 0h21)

Il en faut plus pour impressionner Franz Fis chler, le commissaire européen à l'Agriculture. En dépit des rodomontades de Jacques Chirac et Jean-Pierre Raffarin, qui ont implicitement agité le droit de veto de la France, principale bénéficiaire de la Politique agricole commune (PAC), ce solide Autrichien n'a pas modifié son chemin d'un iota : il présente aujourd'hui au collège des vingt commissaires sa proposition de réforme d'une politique qui dévore plus de 45 % des crédits européens (lire page 20). Elle vise, en un mot, à la réorienter vers la qualité aux dépens du productivisme souvent synonyme de produits médiocres et de pollution. La Commission tire ainsi les leçons des récentes crises alimentaires (vache folle, poulet à la dioxine, fièvre aphteuse, etc.).

Même si elle ne constitue pas une surprise, cette réforme d'ampleur n'était pas programmée : au sommet de Berlin, en mars 1999, lors de l'adoption de l'Agenda 2000 (loi de programmation budgétaire pour la période 2000-2006), seul un «toilettage» à mi-parcours avait été prévu. Mais la deuxième crise de la vache folle, en 2000, a persuadé le commissaire à l'Agriculture de la nécessité de «reverdir la PAC», selon l'expression d'un haut fonctionnaire communautaire (Libération du 12 février 2001).

Jacques Chirac, ancien ministre de l'Agriculture de Georges Pompidou et proche des préoccupations productivistes de la FNSEA, a donc sorti préventivement l'artillerie lourde : dès le sommet de Stockholm, en mars 2001, il rappelait