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Libération

Chacun s'accroche à sa PAC

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La France réaffirme son opposition à la réforme de l'aide agricole européenne.
publié le 11 juillet 2002 à 0h22

(à Bruxelles)

C'est un Franz Fischler assuré qui a expliqué, hier, devant le Parlement européen, sa proposition de réforme de la politique agricole commune, PAC (Libération d'hier). «Nous ne voulons plus payer les agriculteurs pour qu'ils produisent mais pour qu'ils répondent à l'attente des consommateurs», a martelé le commissaire européen à l'Agriculture. «Il faut casser un système» dans lequel la prime appelle la prime. «Les consommateurs souhaitent une PAC qui offre aux agriculteurs des incitations à produire ce qu'ils veulent produire et non ce qui donne droit aux subventions.» Sa réforme, qui consiste pour l'essentiel à dissocier les aides directes au revenu des agriculteurs de la production, va cependant très loin. «La crise de la vache folle et la prise de conscience des consommateurs nous ont poussés vers une réforme plus hardie que prévu», a reconnu hier Romano Prodi, président de la Commission. «Il ne suffit pas d'appliquer un traitement cosmétique, il faut procéder à un véritable lifting pour rendre à la PAC sa crédibilité.» La réforme vise à «réorganiser la PAC», souligne Prodi.

Violence. Une «réorganisation» que beaucoup de pays risquent de trouver violente. Hier, lors de la réunion du collège des vingt commissaires, qui devait donner son feu vert à la proposition de réforme, certains ont fait connaître leurs réserves. En particulier, le Français Michel Barnier, commissaire chargé des aides régionales et proche de Jacques Chirac, qui a fait savoir tout le mal qu'