Bruxelles (UE), de notre correspondant.
On a dû sabrer le champagne à la Banque centrale européenne (BCE) en apprenant la nouvelle : 1 euro vaut 1 dollar. La parité, cet objectif qui paraissait encore si inaccessible il y a quelques semaines, est enfin atteint ! C'est hier, sur le coup de 13 heures 15, et pour la première fois depuis janvier 2000, que la monnaie européenne a franchi ce plafond psychologique, à 1,0010 dollar exactement. La descente aux enfers de l'euro, entamée dès le lendemain de son lancement en fanfare, en janvier 1999, est enfin terminée. Parti de 1,1747 dollar, il avait atteint les bas-fonds en octobre 2000, à 0,8225 dollar. Soit une perte de 30 % de sa valeur par rapport à la devise américaine... Romano Prodi, le président de la Commission européenne, n'a pu s'empêcher de triompher alors même que la situation de la monnaie européenne n'est pas encore stabilisée : «Cette fois-ci, l'euro est l'un des protagonistes de la scène internationale.»
Dépréciation. Il ne faut cependant pas se tromper sur le sens de cet événement monétaire : ce n'est pas l'euro qui grimpe, «c'est plutôt le dollar qui va moins bien», comme l'a reconnu, avec une franchise peu coutumière, Francis Mer, le 4 juin dernier, lors d'une réunion des ministres de l'Economie et des Finances. De fait, c'est moins le «potentiel d'appréciation de l'euro», selon la formule consacrée des Européens, qui le propulse vers les sommets que le «potentiel de dépréciation du dollar». D'ailleurs, c'est un sig