Berlin correspondance
Jusqu'au bout Ron Sommer se sera battu comme un lion. Viré, pas viré, remplacé par une grosse pointure de l'économie allemande, par un homme du sérail censé assurer la continuité, la «Sommer Comedy» (comédie d'été) a duré presque quinze jours. Mais hier, vers 18 heures, clap de fin. Dans une mise en scène parfaite, pleine de dignité et de solennité, Ron Sommer, costume sombre, mine défaite, a déclaré devant la presse : «Quand un président de directoire n'a plus la confiance totale de son conseil de surveillance, la démission est la seule solution.»
Surprise. Arrivé à la tête de Deutsche Telekom en 1995, Ron Sommer, 53 ans, n'a même pas attendu la fin de la réunion extraordinaire du conseil de surveillance pour tirer sa révérence. Une façon bien à lui de montrer combien tout ce petit jeu politicien est peu ragoûtant. Ce n'est donc qu'une heure plus tard que le nom tant attendu du successeur de Ron Sommer a été connu. Et là encore, grosse surprise. Après avoir touillé et retouillé, le conseil de surveillance a sorti un nouveau successeur de son chapeau : Helmut Sihler, 72 ans, un ancien membre de ce même conseil de surveillance. Comme quoi, l'endogamie n'est pas seulement un mal français. Gerd Tenzer, «l'homme des réseaux» de Deutsche Telekom, donné favori ce week-end, devra donc se contenter de la vice-présidence.
Mécontents, les marchés avaient piétiné le candidat lundi en jouant le titre à la baisse. En interne, Tenzer «le traître», qui avait déjà tenté d