Le passage vers le privé d'EDF et de Gaz de France (GDF) a été annoncé plutôt deux fois qu'une. Après Raffarin dans son discours de politique générale, puis Francis Mer dans une interview aux Echos, c'est Jacques Chirac lui-même qui a tenu, lors de son intervention du 14 Juillet, à mentionner l'ouverture nécessaire du capital d'EDF. Ces déclarations liées aux appels d'offres lancés par le Trésor (lire ci-contre) pourraient faire penser que le dossier sera réglé dès la fin de l'année. En réalité, l'ouverture du capital des deux entreprises publiques énergétiques françaises, détenues en totalité par l'Etat, risque d'être le chantier de politique industrielle de la législature. Ce que confirme un conseiller de Francis Mer : «Le sujet est très complexe. Et on en a pour plusieurs années de travail.»
Régime commun. Premier point : faut-il régler le dossier EDF en même temps que celui de GDF ? Les groupes sont fortement liés. Ils possèdent une structure commune, EDF-GDF Service, qui emploie 70 000 personnes. Les salariés possèdent un statut particulier, celui des industries électrique et gazière (IEG). Et ils ont un régime de retraite spécifique, qui est compté comme une charge directe pour les deux établissements. D'un seul point de vue social, il serait donc plus simple d'arriver à une solution globale, d'autant que les représentants des salariés, eux, sont organisés comme si EDF et Gaz de France étaient une même entreprise.
Au plan industriel, les questions sont pourtant complètem