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Outre-Manche, le courrier aussi déraille

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Privatisée depuis mars 2001 et très endettée, la poste britannique va taxer le courrier du matin.
publié le 18 juillet 2002 à 0h26

Londres, correspondance.

Depuis que la poste anglaise s'est ouverte à la concurrence, rien ne va plus pour des millions d'usagers britanniques. L'ancienne Post Office, rebaptisée en mars 2001 Consignia, veut facturer au prix fort sa tournée du matin. Dans un premier temps, ses dirigeants envisageaient de faire payer 14 livres (21 euros) par semaine à tous ceux qui reçoivent moins de vingt lettres par jour et souhaitent disposer de leur courrier avant 9 heures du matin. L'expérience, qui a commencé en début de semaine dans 14 villes pilotes (dont Edimbourg, Plymouth et Manchester Est), doit être étendue au reste du Royaume en octobre.

Devant le tollé suscité par la mesure, ils ont finalement décidé de tester plusieurs prix (5, 10 et 14 livres) avant de faire leur choix. Les particuliers et les petites entreprises, qui ne vondront pas mettre la main à la poche, n'obtiendront leur courrier que beaucoup plus tard «sans doute aux alentours du déjeuner», explique un postier de Camden Town à Londres, quartier déjà célèbre pour ses innombrables pertes de lettres et paquets. En revanche, le service est inchangé pour les grandes entreprises qui reçoivent plus de vingt lettres par jour. Consignia, qui a enregistré l'an passé un déficit de 1,1 milliard de livres (1,65 milliard d'euros) cherche tous les moyens de réaliser des économies et a annoncé depuis janvier la suppression de 30000 emplois. Outre sa «taxe matinale», elle prévoit de supprimer sa seconde tournée de l'après-midi qui repr