Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Quelle entreprise n'a jamais rêvé de contrôler entièrement son produit, de la conception au service après-vente en passant par le réseau de vente ? Le consommateur entrerait dans un magasin entièrement dédié aux produits Z, vendus dans les conditions prévues par Z, à des prix arrêtés par Z, et serait obligé, pour bénéficier de la garantie, d'effectuer ses réparations chez Z en utilisant des pièces de rechange estampillées Z, uniquement vendues par Z. Eh bien ce système d'économie, cauchemar de consommateur, existe dans l'automobile. Ce n'est évidemment guère conforme aux règles de concurrence applicables dans tous les autres secteurs économiques et au respect desquelles veille scrupuleusement la Commission européenne : c'est pourquoi, depuis 1985, elle doit régulièrement renouveler un règlement communautaire qui exempte les constructeurs automobiles d'observer les règles du marché.
Objet dangereux. Mercredi, l'exécutif communautaire a adopté, à l'unanimité des vingt commissaires, le texte qu'il avait rendu public le 5 février dernier (Libération du 6 février), et qui reconduit cette exemption. Présenté par Bruxelles comme «révolutionnaire», ce règlement ne fait en réalité que dépoussiérer le système : la voiture est confirmée dans son statut d'objet de consommation «à part». Les constructeurs européens justifient ce régime pour des raisons de sécurité (la voiture, objet dangereux, ne pourrait être vendue que par un «professionnel») et surto