Trop puissants, les constructeurs automobiles ? Il suffit de tenter de faire une simple vidange sur certaines voitures récentes chez un garagiste indépendant de tout réseau pour s'en convaincre. «Je peux faire la vidange, mais ensuite, il faudra amener la voiture chez votre concessionnaire juste pour que le voyant cesse de clignoter», explique, très remonté, un réparateur du sud de la France. La raison ? Ce foutu voyant est sous le contrôle du constructeur : le seul moyen de l'éteindre est de brancher une prise spéciale, de posséder l'ordinateur et les logiciels ad hoc. Une opération que seuls les garages officiels de Renault, Citroën, BMW et les autres peuvent réaliser. L'astuce est grossière, mais efficace pour capter le consommateur.
Choix nul. Avec l'explosion de l'électronique et de l'informatique dans les voitures depuis quatre à six ans, les 20 000 garagistes indépendants français rament pour réparer eux-mêmes les voitures. Tout comme certains fast-foods de l'entretien automobile, tel Norauto. Coût des appareils de diagnostic, réticence des constructeurs à fournir les «codes secrets» indispensables pour accéder aux systèmes informatiques des voitures : «Les constructeurs automobiles rendent difficile l'accès des réparateurs indépendants aux informations techniques», concluait un rapport de la Commission européenne en décembre 2000. Le consommateur n'a plus le choix, il doit «courir jusqu'au réparateur autorisé le plus proche», confirme Dominique Forest, du Bureau europ