Londres de notre correspondant
Rien ne va plus entre le gouvernement néo-travailliste et sa base syndicale. Après une grève, mardi, de 750 000 employés des collectivités locales, c'étaient au tour hier des agents du métro londonien de suspendre leur travail. Ils devraient être suivis aujourd'hui par les conducteurs de pétroliers qui approvisionnent la compagnie Shell et, dans les semaines à venir, par les bagagistes des aéroports de Gatwick et Heathrow. D'autres débrayages annoncés font craindre une rentrée sociale particulièrement tendue.
Paralysie. Dès que le très puissant syndicat Rail Maritime & Transport (RMT) a mobilisé ses troupes, le plus ancien métro du monde s'est presque entièrement arrêté. Hier, seules trois lignes sur treize ont pu assurer un service partiel. Plus de trois millions d'usagers ont dû se rabattre sur leurs voitures ou les autobus à impériale pour se rendre à leur travail, provoquant des embouteillages monstres dans la capitale. Les membres de RMT entendaient protester contre le projet gouvernemental d'une privatisation partielle du Tube. La veille, trois syndicats (Unison, GMB et TGWU) s'étaient unis pour réclamer une hausse de 6 % des traitements des fonctionnaires locaux, alors que les autorités refusent une augmentation de plus de trois points. Ecoles, musées, centres sportifs, bibliothèques et services municipaux fermés. Ordures ménagères non ramassées. Piquets et cortèges dans de nombreuses villes. Le royaume n'avait pas connu pareille situation