De l'art d'emballer les nouvelles : SFR a annoncé jeudi que tous ses abonnés au téléphone mobile allaient dès septembre payer la seconde de communication... au prix d'une seconde et c'est «une révolution dans le secteur», selon le directeur général de la firme, Pierre Bardon. De fait, il s'agit plutôt de la fin d'une entourloupe adoptée par les trois opérateurs : la facturation par paliers de 30 secondes, qui gonfle les factures des abonnés de «25 à 30 %» selon les calculs de l'association UFC-Que Choisir, en pointe contre ces pratiques depuis le début de l'année.
Exploser. Selon le mode de facturation en vigueur jusque-là, un appel de 1 minute 31 épuise ainsi 2 minutes du forfait, barbotant au passage 29 secondes non utilisées. Un mode de calcul aggravé par le système de la «première minute indivisible» maintenu par SFR qui pompe 60 secondes d'un coup même si l'on parle 10 secondes. Résultat ? L'adepte des coups de fil courts explose son forfait de 3 heures au bout de 2 heures et voit sa facture grimper, sans s'en rendre compte. «Quand on achète des tomates, on paie au gramme, pas par tranche de 500 grammes», signale Julien Dourgnon de l'UFC-Que Choisir.
L'association n'est pas pour rien dans la décision de SFR. Assignée en justice par l'UFC, l'entreprise a été condamnée en mai à appliquer la tarification à la seconde pour tous ses abonnés d'avant novembre 1999, date à laquelle SFR a commencé à appliquer les paliers de 30 secondes. Par sa décision, l'opérateur ne fait qu'