Stockholm, de notre correspondant.
Les consommateurs suédois en ont marre. Tout comme les ministres suédois du Commerce et de la Concurrence. Objet de ce ressentiment : le niveau des prix des produits alimentaires qui bat le triste record (pour les achats courants) de cherté dans l'Union européenne. Selon les chiffres de la Commission, les prix de l'alimentation sont en Suède 20 % au-dessus de la moyenne de l'Union européenne (la France étant en dessous de la moyenne). Quelles sont loin les promesses de 1994, d'avant le référendum sur l'adhésion à l'UE, la même année, lorsque les partisans du oui promettaient une baisse du prix de l'alimentation ! Elle a eu lieu, mais dans une si infime mesure.
Révolte. Voici quelques semaines, le quotidien populaire suédois Aftonbladet a lancé en première page une mat-upproret, une «révolte de la nourriture», invitant les lecteurs à exiger des prix plus bas, conformes à ceux des autres pays européens. Le journal s'en prenait aux «trois chaînes de supermarchés dominant le marché suédois Axfood, Ica et Coop , qui maîtrisent ensemble 85 % du marché».
La puissante organisation de retraités PRO, qui compte 400 000 adhérents, joue un rôle moteur dans la contestation. Depuis 1993, 4 000 à 5 000 retraités font deux fois par an le tour de plus d'un millier de boutiques dans le pays pour noter les prix d'une quarantaine de produits. Les rapports de ces escouades de contrôleurs grisonnants pèsent sur le débat. «Nous n'avons pas franchement remarqué de