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Bourse : les politiques impuissants

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Malgré leurs interventions, les cours continuent de chuter.
publié le 24 juillet 2002 à 0h29

Délicat dilemme pour les hommes politiques. Que faire face à la dégringolade boursière ? Se taire, au risque de se voir reprocher l'inaction devant le cataclysme. Ou parler, mais administrer ainsi la preuve de son impuissance face aux mouvements boursiers... Depuis plus de vingt ans que la finance est dérégulée, il ne reste en effet plus beaucoup de latitude aux hommes politiques pour corriger les excès des marchés.

Les gouvernements en sont réduits à deux types de réponses qu'ils ont testées tour à tour : annoncer une répression contre la fraude financière, ou un renforcement des autorités de marché. Avec l'espoir de rassurer les marchés et de freiner leur chute. Le premier à tenter sa chance a été le président américain. Le 9 juillet, il présente à New York, dans le quartier de Wall Street, un plan contre les malversations comptables. Il annonce la création d'une super brigade financière chargée de traquer les criminels en col blanc et un renforcement des moyens de la Security Exchange Commission (SEC, le gendarme boursier). Pour la Maison Blanche, «c'est l'un des discours les plus importants de George W. Bush». Pas pour Wall Street, qui perd 1,93 % ce jour-là.

«Pas préoccupés». En France, deux jours plus tard, Francis Mer, le titulaire de Bercy, s'essaie au même exercice. «A défaut d'une action déterminée, c'est la crédibilité même de notre système économique qui pourrait être menacée», clame-t-il. Quelle action ? Il annonce un «projet de loi sur la sécurité financière» qui